« L’œil est la porte du cœur.
Ce que le cœur contient,
l’œil le révèle.»
Proverbe Arabe
Gymnopédies
Saisis entre ses doigts
les horizons
la guérison obscure des paysages étirés
jusqu'aux déchirures de clarté
Repoussées sans cesse les lignes
là où, des chaos, pousse l'éclosion
Immobile
oser se regarder mouvant à l'intérieur
dans l'ascèse nue de la danse du pinceau
à travers le prisme exigeant du jour
Avec silence
extraire tout à tour de sa peau des murmures
des lambeaux des lichens
des explosions d'humus
incrustées de terre vivace
Déchiffrer l'espace
creuser les traces les mousses les sillons
déchiffrer patiemment – face à face – les questions
Pierre après pierre
poser des ponts entiers entre les contraires apparents
des pans secrets de l'âme
Estompée
la peur
par aplats
jusqu'à
l'apaisement.
© Anne Rapp-Lutzernoff – Poëtudes - 2018