Poëtudes ... écritures et arts

Avec de vrais morceaux de phrases dedans...

L’or blanc de l’exil

 

L’or blanc de l’exil

 

Son pays n’est plus que blessure

souvenir sanglant de son exil

 

Dans sa fuite elle a mis la minuscule main de l’enfant dans sa paume gauche

pour que son cœur lui donne la force de ne jamais le perdre

A droite ses doigts serrent

l’essentiel de sa misère

quelques racines de mémoires

des oripeaux de peaux dont elle doit faire le deuil

 

Dans ses sommeils

là-bas s’éclaire

et ses nuits peuvent aimer les étoiles d’avant

 

Ses jours eux se comptent avec la peur

les sueurs glacées des expulsions latentes

 

Elle ne tente pas d’y rêver

Elle se fait absente pour endurer les haines

arrogante quand ses peines la dévorent

silencieusement affamée pour nourrir

son sourire maquillant le secret de son jeûne

 

Elle ne tient qu’à un fil

entre le ciel d’orage d’une ville

et son sol manquant

 

Pour ne pas s’effondrer s’enfoncer

dans le marasme émouvant des regrets vains

elle avance du lointain vers l’immense

ancrée dans les enfances

qu’elle a portées

et l'errance

qu'elle emporte partout.

 

© Anne Rapp-Lutzernoff – Poëtudes - 2018

 

 

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